Claude Eerdekens, le vieux fauve d’Andenne

N°28 / Automne 2024
Journaliste Mélanie De Groote

En octobre, il sera peut-être couronné bourgmestre pour la dixième fois consécutive en autant de campagnes électorales — un record dans l’histoire politique belge. Depuis plus d’un demi-siècle, Claude Eerdekens incarne un pouvoir total et inusable, d’abord à Seilles, puis à Andenne après la fusion des communes. Avec ce que le « système » qu’il a mis en place apporte de fonctionnel et de destructeur, sans que personne ne semble en mesure de l’arrêter. Quoique : depuis quelques semaines, une timide fronde agite la troisième Ville du Namurois et menace, comme ailleurs en Wallonie, de faire tomber l’une des places fortes historiques du PS. Beaucoup plus inquiétant : pour la première fois, à l’occasion de cette enquête, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer des comportements de harcèlement moral et sexuel de la part du bourgmestre.

À Andenne, c’est une scène aussi ordinaire que la pluie qui tombe. Combien de fois ne l’a-t-on pas vu couvrir à pied la distance entre son bureau de maïeur, place des Tilleuls, et sa maison de maître, deux rues plus loin, caché sous son chapeau, vêtu de son imper, le pas un peu ralenti avec le temps, le dos légèrement voûté à force de combats presque toujours gagnés ? Il faut être vieux et avoir la mémoire bien ordonnée, pour se souvenir de la silhouette qui le précéda au pouvoir. Claude Eerdekens semble être bourgmestre d’Andenne depuis l’arrivée des premiers

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