1995, l’extrême droite étend sa présence en Wallonie
Les zones industrielles en déclin, frappées par le chômage de masse, sont le terrain de chasse favori du Front national. Il dépasse les 10 % à Charleroi et La Louvière.
Lors des élections fédérales et régiona les du 21 mai 1995, le FN recueille un peu plus de 5 % des suffrages en Wallonie. Il envoie deux députés au parlement wallon. Il décroche également deux sièges à la Chambre, l’un obtenu dans la circonscription de Charleroi, l’autre dans celle de Bruxelles.
Confirmant une tendance déjà observée lors du scrutin local d’octobre 1994, l’extrême droite s’ancre surtout dans les régions industrielles en déclin. C’est dans les cantons de Charleroi (11,85 %) et de La Louvière (10,4 %) qu’elle est la plus forte. Ses résultats sont également élevés dans le Borinage (9,1 % à Boussu, 9,8 % à Dour), dans la Basse-Sambre (9,1 % à Châtelet, 8,1 % à Fosses-la-Ville), dans la région du Centre (10,4 % à La Louvière, 8,8 % au Rœulx), dans la banli-eue liégeoise (8,2 % à Herstal, 8,1 % à Seraing), ainsi qu’à Mouscron (9,7 %).
Partout, l’extrême droite étend sa toile. Elle progresse dans les grandes villes wallonnes, à Liège (8,8 %), Mons (9,3 %) et Namur (8,1 %). Mais aussi dans les zones rurales situées au sud de Charleroi, à Walcourt (8,4 %) et Florennes (7,4 %). Le Front national trouve manifestement un écho auprès de catégories qu’on désignera, bien plus tard, comme le « prolétariat blanc » ou les « gilets jaunes ».