Sarah Schlitz : « Chaque poste occupé par une femme est un poste en moins pour les hommes »

N°27 / Été 2024
Journaliste Claire Ninin
Photographe Karoly Effenberger

« L’affaire du logo » lui a ôté son poste de secrétaire d’État à l’Égalité des genres, certainement pas son franc-parler. Le militantisme de Sarah Schlitz, tête de liste Ecolo pour le fédéral à Liège, a conservé toute sa couleur, tout son fracas. Finie, l’époque où les Laurette Onkelinx et Joëlle Milquet « en prenaient plein la gueule », « devaient cravacher deux fois plus que les mecs pour montrer leur compétence ». Aujourd’hui, les femmes sont plus nombreuses en politique. La sororité transcende les partis. Sauf chez les nationalistes flamands, « encore bien loin du compte ». On a chaussé nos baskets de rando pour suivre l’enfant du pays dans les pourcentages terribles des coteaux liégeois et de la rue Pierreuse. Fatiguée, parfois. Jamais à bout de souffle.

Sur sa page Instagram, on la découvre tout sourire sous un parapluie arc-en-ciel, poing levé le 8 mars ou gravitant parmi les paillettes, rollers rouges et bas résille à l’occasion de la Pride, deux mois plus tard. Le militantisme de Sarah Schlitz est coloré, bruyant, la joie s’y proclame en acte de résistance. Son goût pour la politique trouve source dans l’histoire familiale, sa carrière éclot précocement, ses combats se structurent autour d’une pensée engagée — ses opposants les plus acharnés diront dogmatique. Petite-fille d’Henri Schlitz, bourgmestre socialiste de Liège entre 1991 et 1994, elle devient en 2012, à 25 ans, conseillère communale Ecolo dans la même ville. Elle est la plus jeune élue de l’assemblée. En 2019, la voilà députée fédérale. L’année suivante, elle est désignée pour diriger le nouveau secrétariat d’État à l’Égalité des genres, des chances et à la Diversité. Expérience écourtée par une polémique de grande ampleur qui fit trembler le gouvernement De Croo et reste imprimée dans les mémoires : « l’affaire du logo », en référence à la présence du logo personnel de la secrétaire d’État dans des communications émanant d’associations actives dans la défense des droits de la communauté LGBTQIA+ — une irrégularité soulevée par la N-VA et confirmée par la Commission de contrôle des dépenses électorales. Acculée par la pression des médias et de la classe politique entière, admettant une « maladresse » et formulant ses excuses pour les erreurs commises, elle démissionne publiquement en avril 2023. Redevenue « simple » députée à la Chambre, elle se présente au scrutin fédéral du 9 juin comme tête de liste Ecolo dans la circonscription de Liège.

Sarah Schlitz nous rejoint gare Saint-Lambert, dans le centre de Liège, sur le vélo vert d’eau qui l’emmène partout. Secrétaire d’État, elle avait refusé d’engager un chauffeur, jugeant le service inutile et préférant s’adjoindre un conseiller de plus. À notre passage, les gens la saluent d’un mot ou d’un sourire. Ici, elle n’est pas députée, elle est Sarah. La Sarah à la voix éraillée qu’ils croisent dans les transports en commun, celle qui est de tous les événements, de la fête en Pierreuse à la manif pour les sans-papiers. Elle nous emmène sur les coteaux, poumon vert à proximité de la gare et du quartier où elle vit. Un paradis de verdure qui se mérite au-dessus de plusieurs rangées d’escaliers qui nous laissent essoufflées. Au sommet, la vue sur la ville achève de nous couper la respiration. Sarah Schlitz se cale sur un muret, frontière du jardin, rempart du vide dans lequel elle craint de perdre ses souliers. Inutile inquiétude cendrillonesque : à ses pieds, pas de douloureux escarpins de vair, mais de confortables baskets que l’on peut glisser plus aisément dans une embrasure de porte. Pour ensuite l’ouvrir plus grande. C’est une métaphore qui reviendra plusieurs fois au cours de l’interview. La ville s’allonge, docile, en dessous.

L’entretien se poursuivra de manière plus informelle sur les pavés de la sinueuse rue Pierreuse. Ici, le passé militant de Liège transpire, particulièrement en cette veille de 1er mai. Devant la « Casa Nicaragua », un homme nous raconte qu’il a commandé un drapeau palestinien de dix-sept mètres. Une dame d’un certain âge nous invite à découvrir, à l’entrée de la Casa, une photo d’elle en compagnie de Manu Chao. Cette dame s’appelle Odette Goffard. C’est elle qui a sauvé, à la fin des années 1980, la maison mitoyenne un peu brinquebalante, avec l’aide de son amie Michèle et puis de sa sœur Margaux. À l’époque, après le tremblement de terre de 1983, Germain Dufour, moine capucin devenu balayeur de rue puis parlementaire écologiste, lutte contre la destruction de ce quartier populaire où il propose un espace fraternel pour les sans-abri. Le « sénateur aux pieds nus » (qui se bat notamment pour la reconnaissance des homosexuels dans l’Église catholique) prête à Odette les clés du numéro 23 pour qu’elle le garnisse de quelques affiches. Des clés qu’elle ne rendra jamais. Elle ne tarde pas en effet à faire de cette maison abandonnée un lieu associatif de rencontres, de discussions, de musique, de cuisine et de récolte de fonds pour le Nicaragua en pleine révolution sandiniste. La « Casa Nicaragua » naît, initiée par trois femmes. C’est là, en Pierreuse, où elle a choisi de vivre, que l’on peut rencontrer Sarah Schlitz, l’héritière des luttes de ce quartier au passé militant.

Dans le podcast « Popol Talks » de Léa Chamboncel, vous dites : « C’est la politique qui m’a rendue féministe. » En quoi ?
Je suis née en 1986. Ce n’était pas une époque de bouillonnement comme aujourd’hui. Au départ, je n’avais pas une lecture très approfondie des inégalités de genre. On m’avait dit que les droits étaient acquis et j’avais beaucoup de reconnaissance pour les luttes qui avaient été menées. En devenant conseillère communale, j’ai pris conscience que je suscitais des réactions un peu épidermiques qui ne pouvaient pas être dues qu’à ma personnalité. Et surtout, je n’étais pas la seule. Chez Ecolo, j’ai découvert un réseau féministe très fort, des personnalités soutenantes, ça m’a ouvert les yeux sur les phénomènes sexistes. Cacher des informations, couper la parole, ne pas écouter… La politique est un monde créé et occupé par les hommes. Chaque poste occupé par une femme est un poste en moins pour les hommes.

En 2023, la N-VA vous accuse d’avoir fait apposer votre logo personnel par des associations subsidiées. Vous justifiez votre démission par la crainte de voir les causes qui vous tiennent à cœur desservies par la polémique. Selon vous, la N-VA vous a-t-elle utilisée comme une cible pour torpiller un courant plus global, à savoir la lutte pour le droit des femmes — ou même le « wokisme », supposé mouvement qui constitue selon le président de ce parti, Bart De Wever, une menace pour notre civilisation ?
Je ne suis pas dans leur tête, mais les représentants de la N-VA ont en tout cas essayé de lancer des attaques permanentes. J’étais constamment en mode gestion de crise à anticiper les coups. Par exemple, avec Georges Gilkinet (vice-Premier ministre, ministre fédéral de la Mobilité, Ecolo), nous avons porté un projet pour encourager la pratique du vélo chez les femmes. J’ai été attaquée, pas mon collègue. Ils ont tweeté, posé des tas de questions orales pour tenter de faire prendre le feu, de faire passer ça dans la presse. Ça n’a pas marché alors ils m’ont caricaturée, tournée en dérision en essayant de faire croire que j’allais proposer des pistes cyclables roses réservées aux femmes.

En novembre 2022, vous signez une lettre ouverte aux côtés notamment des dirigeantes écologistes Petra De Sutter, Zakia Khattabi et Rajae Maouane pour dénoncer les comportements déviants au sein du monde politique.
Le combat est toujours en cours. L’égalité en politique, on n’y est pas. Il y a encore du boulot en matière de parité dans certaines instances, par exemple au kern où Petra De Sutter est la seule femme pour sept hommes. On se vante beaucoup d’avoir un gouvernement paritaire, mais en fait c’est un hasard : sans quotas au fédéral, chaque parti pourrait envoyer qui il voudrait. Les verts ont envoyé quatre femmes sur cinq, c’est nous qui faisons le job pour le gouvernement.

D’où l’importance des quotas ?
Ils sont essentiels. Il y a quelques années, c’était un outil que les libéraux n’acceptaient pas trop. On le tolérait le temps qu’un équilibre se fasse. Depuis l’affaire Valérie De Bue1, les femmes libérales sont aussi du côté des quotas. Le consensus s’installe de façon plus large chaque année.

Sur quels autres leviers est-il possible de jouer pour renforcer cette égalité au niveau politique ?
Plus il y a de parité, plus il y a de parité. Ludivine Dedonder à la Défense : ça montre le chemin, ça fait tomber des barrières mentales. On pourrait mettre un quota au niveau exécutif, mais, à un moment donné, sur le plan de la loi, on ne peut pas faire grand-chose de plus. Il y a une responsabilité pour féminiser la politique qui réside dans les mentalités au sein des partis. L’intérieur des partis est plus conservateur que l’électorat, on le voit dans les compositions des parlements. Il est aussi important de reprendre la main sur les regroupements féministes qu’on peut créer au niveau politique. Je suis par exemple impliquée dans des réseaux européens pour la défense de l’avortement. Ils permettent de connecter entre elles les femmes de tous les pays — dont ceux où le droit à l’avortement est menacé — pour s’organiser, se renforcer, mettre en place des alliances pour arracher des droits. Quand j’étais dans le gouvernement, j’ai toujours sollicité des bilatérales avec des femmes d’autres partis — y compris conservateurs — et c’est parfois surprenant à quel point, d’un coup, on était complètement « raccord » sur certains sujets.

D’après ce que vous observez autour de vous, depuis votre entrée en politique, les femmes se battent-elles avec leurs armes ou copient-elles les codes masculins ?
Les premières ont dû copier les hommes, c’était une question de survie. Elles ont bossé deux fois plus que les mecs pour lutter contre la présomption d’incompétence : ne rien laisser passer, être dures, ne jamais se plaindre. Quand on lit les interviews de certaines « anciennes » comme (Joëlle) Milquet ou (Laurette) Onkelinx, elles disent que non, elles n’ont jamais subi de sexisme en politique alors que clairement elles étaient minoritaires. Sans compter leur traitement médiatique ! En 2014, Onkelinx, cheffe de groupe de l’opposition au moment de la mise en place de la « suédoise », s’en prend plein la gueule : on la traite d’hystérique, on publie des photos d’elle en train de hurler. Je pense que Laurette et Joëlle sont féministes, mais elles évoluaient dans un contexte différent du nôtre. Il y a aussi une volonté de ne pas se déforcer. Si on admet qu’on subit des attaques, du mépris, de la violence, on pourrait apparaître comme étant moins en mesure de défendre nos politiques, sembler être un moins bon porte-voix. Le problème de nier les violences, c’est qu’on envoie un signal complètement faux aux nouvelles générations. Ça induit aussi un côté anti-sororal. Je préfère qu’on les admette et qu’on réfléchisse à des solutions pour un environnement politique plus safe.

De plus en plus de journalistes s’intéressent aux violences à l’égard des femmes, mais il y a parfois un côté un peu voyeuriste.
Au lieu de demander : “Quelles sont les solutions ?” on vous demande : “Et vous ? Vous avez déjà subi des choses ?”

Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, on est plus nombreuses. On peut venir avec nos codes car, de toute façon, quoi qu’on fasse, ça ne va jamais ! Il y a une sororité qui s’installe aussi en politique au-delà des divisions entre partis. Même si on n’est pas d’accord sur le fond, on ne laisse pas les femmes être attaquées. Récemment, une élue PTB, Sofie Merckx, s’est fait chahuter lors des débats budgétaires par différents chefs de groupe du parlement. Ça a été trop loin, il y a eu des comportements agressifs avec une volonté de show. Avec Ecolo/Groen, on a fait la remarque en interne. C’est une question de climat, ça passe au-dessus des jeux politiques. Mais bon, pas chez tout le monde : la N-VA est loin du compte. Ma crainte au début, c’était que ce genre de violences décourage les femmes d’entrer en politique. Au contraire, ce que je constate, c’est que ces injustices génèrent une colère mobilisatrice. De plus en plus de journalistes s’y intéressent aussi, mais il y a parfois un côté un peu voyeuriste. Au lieu de demander : « Quelles sont les solutions ? » on vous demande : « Et vous ? Vous avez déjà subi des choses ? » Pour moi, le prochain défi, c’est de permettre l’accès en politique à tous les profils de femmes. Pas uniquement celles qui viennent d’un milieu socio-économique élevé, avec un capital culturel important. La présence des personnes LGBTQI+ reste aussi un tabou en politique. Quand on voit la façon dont Elio Di Rupo a été traité, les réactions homophobes : c’était ignoble.

En 2021, la nomination d’Ihsane Haouach comme commissaire de gouvernement auprès de l’Institut de l’égalité des hommes et des femmes entraîne une polémique et sa démission. Vous vous revendiquez laïque. En quoi, pour vous, le port du foulard n’était-il pas problématique ?
Les femmes doivent pouvoir à tout moment porter ce qu’elles souhaitent. On ne doit jamais les obliger.

En Iran, les femmes se battent actuellement pour avoir le droit de ne pas porter le voile…
Je les soutiens à fond ! Ça fonctionne dans un sens comme dans l’autre. Je ne comprends pas la logique des « antis » qui sont pourtant des gens intelligents. Comment peuvent-ils penser qu’exclure des femmes de l’emploi, les empêcher de valoriser leur diplôme, les exclure des sorties scolaires avec leurs enfants va les entraîner vers un chemin d’émancipation qui pourrait les amener à enlever leur foulard comme ces gens le souhaitent ? On vit dans une société fragmentée qui enferme les femmes chez elles, dans des communautés. Il faut créer du dialogue, du lien, créer de la mixité pour progresser vers l’émancipation.

En tant que secrétaire d’État à l’Égalité des chances, des genres et à la Diversité, vous avez mis en œuvre le dossier « Stop féminicide ». Le 29 juin 2023, la loi, portée par Marie-Colline Leroy, votre successeure, est votée. En quoi l’utilisation du mot « féminicide » (26 en Belgique en 2023) est-elle importante ?
Il est essentiel de bien nommer les choses, car les mots façonnent les mentalités. Dans ce dossier, c’est flagrant : le chemin lexical passe de « crime passionnel » à « féminicide ». Il y a vingt ans, on cherchait des excuses aux tueurs. « Elle renverse la soupe : il la tue » : on voyait des choses comme ça. Les féministes ont gagné ce combat. Elles ont transformé le réel en montrant qu’il s’agit d’un système sociologique qui se reproduit depuis des centaines d’années et qui se décline dans toutes les cultures. On a pu dire : c’est un phénomène qui existe, qui est grave, contre lequel il faut se battre. Mais il faut aussi légiférer et se doter de moyens financiers pour y arriver. Ça, c’était un des premiers objectifs de ma législature et l’obtenir est une victoire collective.

Dans les questions d’égalité, tout ce qui intéresse les partis conservateurs, c’est la lutte contre le mariage forcé et les mutilations génitales féminines. C’est important, mais ça montre vraiment une certaine lecture : ce sont les autres, dans d’autres pays ou venus ici, mais issus d’autres cultures qui maltraitent les femmes tandis que nous, nous n’avons rien à nous reprocher.

Une victoire rendue possible par l’existence de ce secrétariat d’État ?
Ce que j’ai observé en tant que première secrétaire d’État à l’Égalité, c’est la différence de force de frappe lorsqu’on a un cabinet consacré à la question. Quand je suis arrivée, l’administration était épuisée. Nathalie Muylle, qui avait récupéré l’Égalité des chances de la N-VA, avait deux collaborateurs. Moi, j’avais un cabinet de dix-neuf personnes. On était 100 % focus sur notre objectif, on avait une capacité d’impulsion, du temps pour se coordonner avec les acteurs de terrain, pour suivre les dossiers et lancer des projets comme la loi féminicide, l’interdiction des pratiques de conversion… Sans ces forces vives, rien de tout cela n’aurait vu le jour.

Son existence est- elle remise en cause par certains partis ?
Oui. La N-VA ne souhaitait pas que je sois remplacée, on voit bien où sont leurs objectifs. Il y a une dimension structurelle des inégalités que certains partis flamands ont du mal à admettre. C’est pour ça qu’il est important de rappeler à quel point ce secrétariat d’État est nécessaire. Si on dit aujourd’hui que c’est sans doute celui qui affiche le meilleur bilan, ce n’est pas pour rien… Certains pensent que les questions d’égalité devraient être transversales, par exemple que ce soit le ministre des Affaires sociales qui avance sur l’égalité salariale, celui de la Justice sur les violences, etc. Mais ces ministères sont déjà débordés, surtout dans une législature où l’on doit gérer crise sur crise. Il faut une vigilance permanente sur ces sujets grâce à ce poste qui permet notamment de financer les associations — alors qu’elles ont été définancées à mort côté flamand durant cette législature — pour leur permettre de jouer un puissant rôle de contre-pouvoir sur les questions LGTBQIA+ et des droits des femmes.

Ce lien avec les associations, il est important pour vous ?
C’est la base. Je ne vois pas bien ce qu’on pourrait faire à ce poste sans être en lien avec ceux qui sont au charbon, qui protègent les femmes au quotidien. Dans les questions d’égalité, tout ce qui intéresse les partis conservateurs, c’est la lutte contre le mariage forcé et les mutilations génitales féminines. C’est important, mais ça montre vraiment une certaine lecture : ce sont les autres, dans d’autres pays ou venus ici, mais issus d’autres cultures qui maltraitent les femmes tandis que nous, nous n’avons rien à nous reprocher. C’est une invisibilisation totale des luttes contre les violences intrafamiliales ou les féminicides, par exemple. C’est en ça qu’il est important de financer structurellement les associations pour leur permettre de travailler sur ce qu’elles estiment être prioritaire pour les droits des femmes.

À la suite du pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas en Israël, plusieurs organisations féministes sont restées silencieuses et se sont vu reprocher par d’autres de faire preuve d’un féminisme à géométrie variable.
L’indignation sélective, c’est problématique. Mais ça l’est aussi de demander aux musulmans de se désolidariser quand il y a un attentat, par exemple. Il y a une sorte de procès d’intention formulé à l’encontre des associations. Prétendre que celles qui n’ont rien dit voulaient masquer ce qui s’est passé, c’est aller trop loin. Ce qui m’a dérangée, c’est que des groupes proches de l’extrême droite ont utilisé ces arguments-là pour décrédibiliser les mouvements féministes. Il n’y avait pas d’honnêteté dans la démarche. Mais il en faudra bien plus pour saper la dynamique incroyable qui s’est enclenchée… Quand je vois des jeunes filles vivre leur première manif le 8 mars, c’est militant, c’est joyeux, on se sent galvanisées par un combat collectif. Au fond, c’est peut-être ce qui m’importe le plus : soutenir les femmes qui entrent en politique pour qu’elles vivent la meilleure expérience possible.

Notes de bas de page

1. En octobre 2020, Georges-Louis Bouchez décide de remplacer Valérie De Bue au profit de Denis Ducarme (qui fut son principal rival lors de l’élection pour la présidence du MR) au poste de ministre régional de la Fonction publique. Ce changement s’avère illégal puisqu’un tiers de femmes est requis au gouvernement wallon. La ministre restera donc en place au bout d’un long cafouillage politique et d’une vive polémique.

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